dimanche 29 janvier 2006
Good night and good luck
Par France Quiqueré, dimanche 29 janvier 2006 à 14:58 :: En vrac
Le drame, c'est que ce film est particulièrement bon ! Il s'agit d'une critique cinglante du maccarthysme. Vous savez, ce phénomène après guerre élaboré par le président Truman et appuyé par le sénateur Mc Carthy visant à dénoncer les citoyens américains qui auraient de près ou de loin un côté anarco-bolchévique, crypto-stalinien, ou un air un peu "tsoin-tsoin" - car tous les pédés sont des rouges, c'est bien connu. Bref, le film traite de la chasse aux sorcières opérée dans l'appareil d'état des années 50 et le soudain silence des médias quand il s'agit de dénoncer les vrais problèmes de société. En 1h33, injectez-vous une dose de documentaire historique et un concentré de critique du journalisme (toujours d'actualité) via ce cocktail un poil trop arrosé car très très bavard.
Ce deuxième film de Georges Clooney en tant que réalisateur ne manque donc pas de finesse. Le propos est bien appuyé, mais ne glisse jamais vers le moralisme ou le grand spectacle : il reste factuel. Il faut dire que Cloocloo (ça sonne zarb hein ?) connaît bien le sujet puisqu'il a lui même suivi des études de journalisme et que son père était dans la profession. Il faut donc s'attendre à un peu plus de contenu que dans un film de Spielberg ou Burton pour ne citer que les plus vendus (à tous les degrés). Mais il est fort conseillé de boire un p'tit caflard avant de s’engouffrer dans la salle noire sous peine de mélanger - comme moi - un TP sur les routeurs Cisco en plein discours d'hommage au journaliste Murrow. "Pour rester crédible et avoir un minimum de déontologie en tant que journaliste, il faut passer par le protocole de routage Eigrp et ne pas oublier de bien configurer le bande passante via la commande Bandwidth sur les ports DTE et DCE, afin d'optimiser le douloureux chemin vers la vérité".
Dernière chose, quand est-ce qu'ils se décideront à détourer les sous-titres de noir, non de dieu. Un film en VO et en noir et blanc, c'est déjà bien hard à regarder après une semaine de 6 jours. Mais quand en plus on ne lit pas un quart des sous-titres (un film en N&B jouant souvent sur la lumière) très intelligemment inscrits en blanc, ça fait beaucoup pour une alcoolique comme moi.
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Tags : cinéma, journalisme
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