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Le premier éditeur de jeux mobiles au monde n’est pas Niantic, auteur de Pokémon GO.

L’été a été incroyablement fructueux pour Niantic. En quelques jours, les voici propulsés en haut des tops de téléchargement et de revenus, un peu partout dans le monde. Si leur titre phare a été cité près de 24 600 000 de fois dans la presse selon Google News, qui s’est pour autant préoccupé des autres éditeurs, qui marchent tout aussi bien que Niantic, voir mieux ?

On a connu l’engouement éditorialiste pour Candy Crush, dont l’éditeur King, a fini par se faire racheter par Blizzard. On a pu observer un micro-tressaillement de la presse, quand il a fallu parler de Supercell – 2 ans après leur immense succès commercial – à l’occasion de leur rachat par GungHo, Softbank puis Tencent. Mais on a par contre constaté l’absence de communication autour de l’incroyable succès de Puzzle and Dragons, quelques années plus tôt.

Les deux oublis dont je vais vous parler sont encore plus étonnants. Cette phrase est évidemment à lire avec un ton journaliste pourri, entre le 13h de TF1 et un Topito sur les animaux des fonds marins.

Pokémon GO Niantic phénomène médiatique

Les outils d’analyse

Pour comparer les jeux et les éditeurs entre eux, j’utilise deux sources :

  • Appannie, qui a l’avantage de fournir des classements mondiaux ou par pays, sur iOS et Android.
  • Thinkgaming, qui ne donne lui qu’une estimation aux Etats-Unis et seulement sur iOS.

Les résultats sont les suivants. Si l’on compare la popularité des jeux entre eux :

  • En terme de revenus, aux US, sur iOS, Pokémon GO est premier au 01/09/2016, mais troisième au 22/09/2016. Pokémon GO a bien été premier pendant presque deux mois. Mais le recul est net depuis quelques jours.
  • En terme de revenus toujours, mais cette fois-ci au niveau mondial, et sur iOS et Android, Pokémon GO est bien premier en juillet et en aout.

Un éditeur chinois, plus performant que tous les autres

Mais si on s’intéresse aux éditeurs, et non aux jeux, on se rend compte que Niantic n’est pas l’éditeur qui a fait le plus de profit au mois d’août. Celui qui caracole en haut du classement c’est Tencent, une société chinoise qui édite 427 apps, principalement en Chine. Sont également étiquetés comme appartenant à Tencent la version chinoise de Candy Crush Saga et de Puzzle and Dragons, ce qui, certes, aide à monter à la première place.

Premier constat : le marché chinois et si puissant, qu’à lui seul, il peut faire basculer des acteurs mondiaux de la première place à la deuxième place sur le podium des éditeurs les plus lucratifs.

Charts Appannie aout 2016 Tencent leader

Une société californienne inconnue, leader aux Etats-unis sur iOS

La deuxième surprise, c’est la société Machine Zone, MZ pour les intimes, qui a réussi l’exploit d’être le premier éditeur de jeux mobiles sur iOS aux US depuis de nombreux mois, mais dans l’indifférence générale.

Et pour comprendre les chiffres, il faut d’abord préciser ce qui vient : les jeux MZ se déclinent sous deux noms de boites, éditant chacun un Best Seller. Machine Zone pour leur jeu Game of War, un jeu sorti en juillet 2013 sur iOS / mars 2014 sur Android, et Epic War pour le jeu Mobile Strike, sorti en 2015. Ne vous y trompez pas ! Il s’agit bien d’une société et de sa filiale, enregistrées toute deux à la même adresse à Palo Alto, aux Etats Unis.

Machine Zone premier éditeur aux US

Pour être tout à fait honnête dans ma démonstration, si on parle du jeu le plus populaire au niveau téléchargement cet été, ainsi que le plus lucratif, Pokémon GO reste devant Game of War, Mobile Strike, et les jeux édités par Tencent. Les journalistes n’ont donc pas tort quand ils ont dit que Pokémon Go est numéro 1 . C’est quand on cherche à connaitre l’éditeur le plus lucratif, que les données changent.

Tencent a été l’éditeur engrangeant le plus d’argent au moins d’aout au niveau mondial, et Machine Zone celui qui a le mieux réussi aux US, sur iOS, une bonne partie de l’été (mais peut être pas fin juillet ou début aout). De plus Pokémon GO n’est plus, à l’heure actuelle, le jeu le plus lucratif aux Etats Unis, du moins sur iOS.

Charts Thinkgaming 22 septembre

Dans un prochain article, je tenterais de vous expliquer l’incroyable recette de MZ pour arriver à ces résultats, même si pour moi, certains éléments relèvent encore du paranormal. Pour Pokémon GO, l’essoufflement est réel, ils perdent une place toutes les semaines dans les classements et les mises à jour ne parviennent pas à endiguer le phénomène. Certes, les revenus sont encore élevés, mais j’ai le sentiment qu’il ne faudra pas beaucoup de temps à des sociétés très expérimentés comme Supercell, MZ, Tencent et King/Blizzard pour reprendre leurs places de leader.

Supercell, l’éditeur de jeux mobiles qui gagne un million de dollar par jour avec deux titres

Quand on pense aux jeux mobiles, on cite souvent Angry birds, Fruit Ninja ou Temple Run.
Pourtant, de nouveaux acteurs, encore méconnus de la presse grand public, sortent des titres beaucoup plus lucratifs. Un tour d’horizon du marché et quelques informations sur son leader, la « petite » société finlandaise Supercell.

Qui sont les nouveaux best-sellers de l’App Store en 2012-2013 ?

Clash of Clans, CSR Racing, Rage of Bahamut, ou encore Dragonvale (le plus ancien de tous)… Si ces noms ne disent rien pour vous, ils sont en revanche sous le radar des analystes depuis quelques temps. Ces titres réussissent le tour de force de se partager le top 10 Grossing iOS (le top rentabilité) depuis des mois, sans jamais redescendre, bien au contraire.

S’ils possèdent tous un point commun, celui de proposer une application gratuite contenant du micro-paiement appelée « freemium », ils n’utilisent pas forcément tous les mêmes mécaniques d’achat.

Les différentes mécaniques d’achat des freemium

Le plus simple et le plus évident est de monétiser du contenu additionnel au jeu comme des éléments de personnalisation et divers autres objets. Angry Birds, Cut the rope et bien d’autres l’ont utilisé ou l’utilisent encore pour vendre des packs de niveaux optionnels. C’est le principe de monétisation le plus limité car une fois que tous les contenus disponibles sont achetés, il n’y a plus rien à vendre.

Une autre solution consiste à mettre en vente des éléments qui vont influer sur le score, comme une arme plus puissante. Dans le jargon on appelle cela du « buy for power ». Ce principe est utilisé dans la plupart des running game comme Temple Run, Jetpack Joyride ou le plus récent Subway Riders. Souvent, l’objet n’est utilisable qu’une fois et l’on doit le racheter à chaque partie. Pour faire en sorte que ce ne soit pas mal perçu par le joueur, l’achat ne doit pas obligatoire. La monnaie virtuelle étant aussi récoltable dans le jeu, il faut juste y passer plus de temps.

Mais Dragonvale, Clash of Clans, et beaucoup d’autres ont choisi une voie différente. Ils se sont inspirés des jeux de « farming », dont le plus connu est certainement Farmville de Zynga. Dans ces jeux, le joueur est encouragé à payer pour réduire les durées de construction des bâtiments, unités, upgrades… Cela peut aller de quelques secondes à plusieurs jours. Si vous voulez que le bâtiment soit prêt immédiatement, il faudra mettre la main au porte-monnaie.

Réussir là où d’autres s’essoufflent.

Supercell, développeur et éditeur de Clash of Clans et Hay Day a donc choisi de se focaliser sur le dernier modèle. Difficile pari que de sublimer ce qui semblait avoir déjà été surexploité par Zynga, à travers ses jeux Facebook et mobile.

Le parcours d’Ilkka Paananen, le CEO, est un des éléments peut nous aider à comprendre en quoi Supercell est différent. En 2000, à 23 ans, il monte Sumea, un studio de développement de jeux mobiles qui rencontre quelques succès avec ses jeux J2ME et Symbian S60

En 2004 la société est rachetée par Digital Chocolate. Il est promu manager Europe, puis président. En Février 2011, il quitte ses fonctions pour créer Supercell et convainc les meilleurs éléments de le suivre.

Sans savoir exactement ce qu’ils avaient dans leur tiroir à ce moment-là, on peut imaginer que c’est déjà du solide, puisqu’Accel – le VC de Spotify, Baidu, Groupon et … Facebook – investit la coquette somme de 12 millions de dollars dans leur société d’à peine 3 mois.

Les débuts pourtant, et malgré 10 ans d’expérience dans le jeu mobile, ne sont pas glorieux. Supercell mise sur le jeu social cross-platform et ne parvient pas à se démarquer.

Ils font alors le pari de se focaliser sur une plateforme : la tablette d’Apple, l’iPad, même si le jeu reste jouable sur l’iPhone évidemment. Hay Day puis Clash of Clans seront les deux uniques titres issus de cette stratégie, deux énormes succès.

A mi-chemin entre Farmville et un RTS multi-joueur

A première vue, en lançant Clash of Clans, on n’est pas bluffé. Graphiquement, c’est propre, mais les animations ne sont pas fluides. Le tutorial ressemble à tous les jeux du genre. Passées ces premières minutes un peu décevantes consacrées à disposer vos premiers bâtiments dans votre espace, vous découvrez enfin le cœur du jeu : les combats contre les autres campements.

En prenant d’assauts les camps ennemis, vous récoltez deux types ressources, vitales pour upgrader votre camp et vos soldats. Rien de neuf quand on connait les jeux de stratégie temps réel, mais la richesse du contenu et l’attente constante pour pouvoir effectuer une action, rend le joueur complètement addict.

La monétisation

Contrairement aux autres freemium, aucunes bannières ou interstitiels viennent dégrader l’expérience de jeu. Les achats intégrés sont relativement cher, surtout dans Clash of Clans, et seul Hay Day propose un « offer wall » comme alternative au micro-paiement.

Le principe : télécharger d’autres jeux, applications ou s’inscrire à des services, en échange d’une monnaie virtuelle utilisable dans le jeu. Selon les développeurs, les revenus via ce système alternatif à peine toléré par Apple qui ne perçoit aucun revenu dessus, n’est pas du tout négligeable. Pas étonnant selon moi puisque c’est le système le plus utilisé dans notre jeu AR Defender 2.

Cependant, il faut reconnaître que ces offres cannibalisent en partie les achats intégrés. C’est certainement une des raisons pour laquelle Hay Day a bien de la peine à être un jour numéro 1 du top Grossing, alors que Clash of Clans le truste depuis des mois.

Une logique 100% connectée parfaitement maitrisée

Clash of clans, ce freemium atypique sans publicité aux achats intégrés hors de prix, au gameplay pas si casual et traduit dans aucunes langues asiatiques, démonte déjà pas mal d’idées reçus. Mais la chose la plus incroyable dans ce jeu, c’est qu’il nécessite une connexion internet permanente. Si vous n’avez pas de connectivité pendant 1 seconde, vous êtes déconnectés. Contraignant pour un jeu qui se joue surtout sur iPad ! Pas de parties dans le métro donc.

Par contre, les avantages pour Supercell sont immenses. Ils peuvent par exemple bloquer l’utilisation du jeu si vous ne faites pas les mises à jour, et ils ne s’en privent pas. Ils peuvent réduire la fraude en sécurisant les achats intégrés via leur serveur. Enfin, ils monitorent les actions de millions de joueurs, un trésor inestimable pour un game designer et marketeux, même si cette logique est utilisée depuis quelques années déjà par les éditeurs de jeux sociaux sur Facebook (Et oui, vous êtes traqués).

Le vrai gain se situe au niveau du gameplay. Vous ne pouvez attaquer un camp adversaire uniquement si le joueur en face est déconnecté. Cela vous encourage ainsi à rester très souvent connecté, sachant que bien sûr, le jeu vous expulse automatiquement du serveur s’il ne voit pas de signe de vie.

Dès que votre iPad est éteint… le stress commence. Les notifications vous informeront des éventuelles attaques, et vous serez tentés de rallumer votre iPad pour constater les dégats, qui ne sont jamais si terribles que ça, pour ne pas frustrer le joueur.

Un marketing agressif pour se maintenir dans le top.

Il ne suffit pas d’avoir un jeu de grande qualité avec un ARPU très élevé pour rester en haut du classement quand des centaines de jeux débarquent tous les jours sur le store. Après avoir sécurisé son lancement grâce à un « soft launch » de deux mois, uniquement au Canada, et donc validé le haut potentiel rémunérateur du titre, Supercell s’est lancé dans une campagne de publicité de grande ampleur.

Si eux ne mettent pas de publicité dans leur jeu, je pense que tous les jeux mobiles intégrant des affichages publicitaires ont déjà fait la promotion de Clash of Clans. Chartboost, Tapjoy, W3i, toutes régies de bannières comme iAD, inmobi, millenial, mobclix, jumptap, a priori, ont été trusté par Supercell.

Combien réinvestissent-ils dans la publicité chaque mois ? Je ne sais pas, mais par le passé, on a pu entendre des chiffres allant jusqu’à 30% chez Zynga.

Le goût du risque

Je pourrais encore parler longuement de Supercell et Clash of clans. L’essentiel est de retenir ces quelques points clefs. Supercell est une jeune société, mais le CEO et ses collaborateurs ont plus de 10 ans d’expérience dans le jeu mobile. Ils tordent le cou à beaucoup d’idées reçus en s’étant focalisés sur les tablettes avec un jeu 100% connecté sans publicité, et en s’adressant à une cible pas si casual.

Ainsi, il faut aussi leur reconnaitre de l’audace, et une certaine prise de risque. D’ailleurs, le CEO déclare dans une interview que quand ils prennent la lourde décision de ne pas aller au bout d’un projet, ils offrent une bouteille de champagne à l’équipe qui en était responsable. Plutôt original.

On ne peut pas parler de chance ni de hasard, Supercell est une machine de guerre qui a réussi un tour de force incroyable : gagner plus d’argent avec 2 jeux et un effectif de 70 personnes (20 en 2011) qu’Electonic Arts Mobile avec 969 titres sur iOS et ses milliers d’employés. C’est la preuve que d’une part les géants de l’industrie mobile peuvent très vite être dépassés par des petites structures efficaces, mais que d’autre part, ces success-story ne sortent pas de nulle part. Rovio, l’autre éditeur finnois jadis numéro 1, a sorti un nombre absolument hallucinant de titre entre 2003 et 2009 avant de connaitre le succès qu’on connait avec Angry Birds.

Des contre-exemples, bien sûr qu’il y en a. Mais des contre-exemples qui gagnent le quart de ce qu’a pu gagner Rovio et le dizième de ce que gagne Supercell aujourd’hui ?

La Miroiterie, l’histoire d’un petit endroit unique qui ne sera bientôt plus.

Je vous présente la Miroiterie, au cœur du New Ménilmontant, au 88 rue du même nom. Entrée libre, conso prix planché. Et tout le monde peut venir y jouer. Enfin… jusqu’au 15 octobre, date à laquelle ses habitants seront expulsés.

La découverte.

Guillaume est chercheur en physique. Ce n’est pas vraiment l’archétype du punk à chien ou du crevard des concerts. Il a son petit passé militant et l’attrait pour les lieux alternatifs, mais il ne court pas les free party et les mouvements Occupy. Quand en 2008 il nous a invité Julien et moi pour assister à une « Jam Session » à la Miroiterie, nous ne savions pas dans quoi nous allions tombés. Guillaume nous a vendu le lieu comme ceci : insalubre, aux odeurs de cubis 3 ans d’âge, mal éclairé… mais une ambiance terrible.

L’émerveillement

Arrivés sur place, nous sommes instantanément tombés amoureux de cet endroit. Un petit passage aux murs bigarrés donnant sur une cour toute mignonne façon masé de Provence, puis une pièce faisant office de salle de concert. Des habitués de tout âge, toute origine, même si certains diront qu’il y a plus de bobos que de prolos, plus d’électeurs de gauche que de droite. En même temps, je rencontre assez rarement des ouvriers de droite s’intéressant aux impros jazz.

Libère ton chakra

Ce qui s’est passé dans ce lieu tient de la magie. Des musiciens des quatre coins du monde sont venus jouer ici. J’aime Paris, ses bistrots et ses salles de concerts, mais la Miroiterie c’est autre chose. Déjà c’est un squat. Donc un projet un peu alterno pas très marchand avec une démarche pas vraiment basée sur la rentabilité pour simplifier. Mais c’est aussi un projet culturel différent. Celui d’une salle de concert conviviale, hétérogène et accessible à tous. Ça peut vous sembler être une espèce de bullshit de bobo de merde, mais cet esprit se ressent sur place. Les gens se donnent. Le public est sympa. Tout le monde est bien, la transe arrive vite. A la Miroiterie, après deux trois verres de fond de cubis à 2€, on part en vrille sur du free jazz.

Intime, mais pas fermé.

Je ne connais pas personnellement les gens de la Miroiterie. Ni Charlotte de Jésus et Benjamin Sanz, les organisateurs des Jam Session du dimanche soir, ni les habitués. En tout et pour tout, j’ai du y aller cinq fois. Mais la disparition de ce lieu me chagrine au plus haut point. Déjà je trouve ce lieu magnifique. Les couleurs, la végétation, les canapés déchirés, la décoration façon art récup’. Il y a toujours cette impression d’être ailleurs de Paris quand je rentre à la Miroiterie. Nous avons besoin d’avoir des lieux comme cela à Paris. La Miroiterie, ce n’est pas 50, 100, 200 habitués, ce sont des milliers et des milliers de sympathisants, venus de partout dans le monde, pour passer une bonne soirée.

Il y a du talent chez ces gars

Et en général, elle est bonne la soirée, car les musiciens qui s’y pointent, c’est pas du chiqué. Elle se découpe en deux parties. De 20h à 21h des invités, souvent variés. Du jazz contemporain, du free jazz, du jazz à papa, de la musique guinéenne, ou d’autres pays d’Afrique de l’ouest, des accents arabes et berbères, de l’électro parfois, et du hip hop, la scène est complètement hétéroclite. Viens ensuite une pause, puis le démarrage de la Jam. Dans le lot, tu vas toujours avoir un gars qui sert à rien, on n’entend pas son instrument ou il est bloqué sur son rythme. Mais ce n’est pas bien grave, ça fait partie de l’ambiance.

Parmi les personnalités remarquables de la miroiterie :
- Benjamin Sanz à la batterie
- Mehdi Chaïb au sax ténor, bendir, carqabs, percussions
- Rasul Siddik à la trompette
- Aymeric Avice à la trompette
- Rafael Paseiro à la basse
- Boris Blanchet au sax
- Gregory Privat au piano
- Hervé Samb à la guitarre
- Rai Fernandez Bonini aux percussions
- Ousmane Keita au kamalé ngoni
- Matthieu jerome au piano
- Naïssam Jalal à la flute
- Et bien sûr Dgiz, le rappeur/slammeur le plus rapide du monde à la voix et contrebasse

Et des dizaines d’autres que je n’ai pas entendus, dont je n’ai pas retenu le nom, qui ne se sont pas présentés. Ce sont des musiciens professionnels qui ont l’habitude de jouer dans des environnements certainement beaucoup plus classe que la Miroiterie, mais il faut croire que l’esprit Jam prend le dessus des odeurs de vinasses, et que le charme de ce lieu n’est pas si légendaire.

L’après Miroiterie

Hier à la Miroit’, j’ai pris toutes les photos que je pouvais, pour garder des souvenirs. La destruction des lieux entrainera la disparition de toutes les œuvres sur place. Il faut que je puisse me remémorer tout cela. Résister à l’expulsion ? Les gens qui gèrent le lieu semblent résignés. Certainement fatigués par une lutte vieille de plusieurs années. A la mairie, tout le monde s’en fout. Ils n’ont pas compris l’unicité de ce lieu. Ils n’ont certainement pas virevolté sur du free jazz aux accents africains. Ils ne savent à quel point ce lieu compte. Cet endroit, c’est une partie de l’identité parisienne, c’est l’âme de Ménilmontant. Il n’est pas remplaçable. Il n’y aura pas d’après Miroiterie. Mais oui, c’est aussi la réalité des squats. On sait que tôt ou tard, les propriétaires voudront reprendre possession des lieux, ce qui est logique et normal, et on doit composer avec cela.

Cependant, vu l’ampleur que celui-ci a pris depuis 2005, peut-être que la mairie aurait pu essayer de racheter les lieux, et laisser vivre le projet en tant qu’expérience culturelle ? Ça n’aurait surement pas couté grand-chose… A vrai dire, je ne sais pas s’il existe encore des leviers politiques et juridiques ou des gens qui pourraient revenir sur les décisions prises. Mais en l’absence d’informations supplémentaires, si vous voulez en profiter c’est maintenant ou jamais.

Quand ?

Tous les dimanches avant le 15 octobre, ouverture à 19h, première partie à 20h Jam session vers 21h. Prix libre, dans un petit chapeau comme à la messe. Plus d’infos sur les Jams Session sur Facebook..
Concerts divers et variés les autres jours de la semaine.

D’autres photos :

  • Sur mon compte Google Plus
  • Sur le compte Facebook d’Alain Gripoix
  • Sur le blog de Charlotte de Jésus
  • NB: Comme signalé par PierreM, il n’y a pas que les jams du dimanche soir à la Miroiterie. Mais je connais mal la scène punk et les autres activités du lieu, donc je préfère laisser les autres partager leurs expériences, que je relaierai avec plaisir ici si on me donne les liens.

    I won a contest to go to the London Olympic games.

    Disclaimer: I was unable to obtain a copy of the NDA (non-disclosure agreement) which I signed at the beginning of the trip and as such I have chosen not to give the name of the brand I am talking about. I would like to apologise in advance to the French subsidiary of this brand who have organised the most amazing events over the past two years. I would also like to give my sincere apologies to one person in particular, in Korea, who I respect enormously and who, I hope, knows who she is.

    In 2010, I became part of a brand ambassador programme for a major Korean brand. For 2 years, I have really enjoyed the work I did for them – attending numerous fantastic events to promote their company to both a local and global audience. This programme exists in several countries other than France, though each is run slightly differently.

    As part of the Olympic Games in London, the brand organised an international event which would bring together ambassadors from all these different countries with the promise of an all-expenses paid trip to London – including tickets to experience the Olympic Games.

    In order to choose the winners, they held a competition. The objective was to promote the functionality of one of their devices by making videos. The selection criteria was based on the number of views and the originality and creativity of the content.

    On March 30th I received this:

    HOLLY SHIT I WON !

    Several months later, I am on my way to London without any information about the trip other than the flight number, the address of the hotel and some vague information about the other ambassadors who I would be meeting.

    I was already quite worried as we had been split into 4 groups. My own group is a little different to the others, less mixed and spending less time in London. Here is the composition:

  • 2 ambassadors from China (with 2 guests)
  • 1 ambassador from Thailand
  • Me (from France!)
  • Day two, the briefing

    Once we finally got on site, we were informed of the missions which we had to do. Essentially:

  • Share as much as possible on Twitter, Facebook and other social media networks.
  • Go to XXXXX shops and gain insight into what visitors thought about the products and the shops.
  • Take pictures of ourselves in front of OOH advertisements (billboards).
  • Every day we had to do a report with questions like “What did you do today?” “What will do you tomorrow?” which had to be handed in by 11pm every night. And the interviews with customers would have to be sent at the very end of the trip.

    I found it very interesting that we had to hand the report in by 11pm every night. Every night we met as a group at 5.30~6.30 pm for dinner and then arrived back at the hotel between 9 and 10.30pm. This ensured that we were stuck in our hotel room for half an hour after dinner with no desire to go out and enjoy ourselves afterwards, especially after having worked a full day. We were not allowed to drink alcohol in the restaurants but that didn’t stop me from ordering wine at every meal… Fuck it, I’m French!! ;)

    The second interesting thing was that if we decided to leave the hotel, we were always greeted by the staff in the lobby. They didn’t leave the hotel until they received all of the daily reports from the ambassadors. Do they not realise that we are all over 15?

    Day 3 – the hard work begins:

    And I’m already bored : the missions are not exciting, and I struggle to find anything to share with my friends on Facebook that wouldn’t bore them stiff. I’m in London for the Olympics, but where are the Olympics?

    Supervisors from the brand follow us during all trips and ask us to stay together “for safety reasons”. I might however be lucky: other ambassadors are promoters, which means they stay in malls for hours, showing the brand’s products to the public for a £25 daily compensation.

    I can also clearly see that the Chinese ambassadors’ guests are wondering what they’re doing here. Somebody probably promised them amazing holidays in London at the heart of the Olympic experience, but they have no special treatment. They have to take part to all activities and send reports like everyone else.

    In the street, one of the guests is crying silently but heavily, his tears rolling down the cheeks…

    Day 4 – the first confrontation:

    Today, the agency decided to assign us a new mission: recording 3 videos highlighting the features of one of the brand’s products. In three hours.

    Obviously we are absolutely not equipped to do that. We even lack an editing software on our PCs. I worked one hour and produced some rushes but my supervisor dismissed it as “a bad idea”. We’re already one hour behind on our schedule and it’s time to go on the “shop tour”, meaning forced walking across the city.

    In one of the shops, a Korean supervisor suddenly takes my camera: “Now I’m recording you saying something to your friends about the shop. And you will put it on your Youtube account”, he orders. Excuse me? Does he realise that this kind of video will bring no benefit to the brand, and I’ll be the laughing stock of my Youtube friends? Luckily, the background noises were too high for the video to be uploadable.

    Deprivation of freedom real now and I really begin to have trouble to see the good side of this trip. However, the young ambassadors are cheerful and in spite of the general exhaustion, everyone seems to make efforts to keep smiling and take the most of our London experience.

    Day 5 – wrong allegations

    I’m really tired and I slept really really bad.
    But we had to go to the same shop we already visited and where there is almost nothing to do after having collected the goodies. We’re still closely followed by our supervisors.

    At lunchtime, we finally get 2 hours of break. WOW. TWO HOURS? ALONE? At this point it’s the nirvana. But we nevertheless have something to do : ”sharing a lot of content on social networks”. My Thai friend took the opportunity to go shopping for 20 minutes.

    Now the break is over and I felt that the Korean supervisor boss is a bit annoyed. She started to blame the other girl about the shopping. “it’s not the time for shopping! you should share content!”

    Finally she turns to me “you did nothing! you did nothing!” She’s starting to act weird and repeat herself. But about 10 minutes earlier, I shared a picture on Facebook, with some success. Myselft, tea-potting in front of a giant ad of the brand.

    I showed her the picture and she went silent. Of course she never apologized. In fact, she forgot to add me on Facebook so she could not see any of my publications…

    Probably annoyed, she asked me to go on the shop and say something in front of camera to promote the brand. I didn’t know what to say… I did not prepared any speech because I wasn’t aware. Of course the result was quite disappointing.

    But the day was not finished! We had to complete five OOH pictures together. Thanks to the motivation of the group to finish that at soon as possible, we got seven. The guy at the agency announced the good news, we’re free! Yes, but it’s 5.30 PM. Thank you so much to give us one free evening…

    Day six, nervous breakdown

    In the original schedule, we had to visit London, but they canceled this activity because of the weather.

    Uh? Because of the rain? In London?

    OK. So we spent two hours at the Museum of london. Seems like the only free museum of London, quite boring.

    At this point my chinese friends starts to look disappointed and sad, no visit, no shopping. While in the museum we started to speak frankly. Everyone criticizes the brand with his words, sometimes harsh, often clumsy, because of the language barrier. But one guy can’t stop talking, he was clearly pissed off.

    Tonight at the restaurant – great temple of junk food recommended but one of the influential ambassador – I drunk too much, but always in control. The evening “drags” and it’s already 10.30 PM so we return to the hotel.

    I decide with absolutely no reason (consciously) to go out to enjoy my last night without sending my report. Except… They’re all waiting for me in the lobby. They challenge me and I replied that I did not intend to write this document. I was provocative. “Just tell me what I should write so that it suits you. I can be sick or drunk. Or being a so bad ambassador that don’t respect the rules, I don’t care, really.” The person with whom I was talking gave up.

    I left the hotel. But I saw two others following me in the street. WTF!?

    They didn’t want to let me go. We screamed at each others. Finally, because I was tired and weak, I agreed and went back in my room writing this fucking report.

    After going down I saw that they were still standing in the lobby. They said : “you didn’t send you voice customers”. Damn… I forgot this stupid thing. But I was too angry to think about it and I just say something like “What! You really think I will go back on my room! No way!” with a lot of anger. I crossed the street and stumbled upon three ambassadors and started telling what’s happening.

    And then, what I saw? One of the Korean girls, the scariest one, followed me in the street! Also I trotted like an afraid cat and waited 1 hour outside, I felt lonely, very tired and scared.

    After an hour, my phone was shutting down and I decided to return at the hotel. Wow, this time everybody is gone away. The evening is ruined and I’m completely disgusted. I’m going back to France Tomorrow.

    Conclusion

    From the Olympic Games, I saw two games.
    The second day, a semi-final of table tennis in a stadium out the city and the sixth, a Volleyball eliminatory at Earls Court. We didn’t had the chance to see the olympic stadium, or participate to other festive events related to the olympics. Of course I had no opportunity to watch television. The rest of the time we worked for the brand, with continuous coaching and only one free night.

    The most embarrassing thing is the surreal feeling of being trapped. I also felt the indifference and contempt. In their eyes, I was a 30 years child in a labor camp with useless activities. And the last day (and only this last day) I decided that I wasn’t going to follow one of the most stupid rule.

    I honestly thought I was doing my best even if I was surprised to have to work 8 hours per day for 3 days, and that I hadn’t signed any contract.
    I thought that I just had to share cool pictures and status about the trip on Social Networks, in my way, with my words.

    Finally, everyone forgot the most essential thing. We were in the heart of an exceptional event. There was so many things to do to enjoy it! It should have been much better for us and for the brand. We could have done Video workshops, meetings with members of the olympics staff. Participating to this special event with fervor and creating quality content.

    [edit] I would like to say again the the french subsidiary has nothing to do with this. The Korean agency contacted us directly. I did not expected to be free 100% during this week. But I was not expecting the full time coaching, additional tasks, schedules, long walks and the weird and sad spirit of this trip.

    J’ai gagné un concours pour aller aux jeux olympiques de Londres 2012

    Disclaimer : N’étant pas parvenue à récupérer un double du NDA (contrat de confidentialité) signé au début du séjour, j’ai choisi de ne citer à aucun moment le nom de la marque. Si toutefois des représentants venaient à se sentir blessés par mes propos, je voudrais par avance présenter toutes mes excuses à la filiale française qui se décarcasse depuis 2 ans pour organiser de superbes évènements et qui n’a rien à voir avec ce qui suit. Mes sincères excuses également à une personne, en Corée, que je respecte énormément et qui j’espère se reconnaitra.

    En 2010, j’ai commencé à participer en France à un programme de communication d’une grande marque coréenne. Pendant 2 ans, j’ai joué le jeu avec grand plaisir, participant à de nombreux évènements locaux visant à promouvoir la marque. Notre rôle était d’écrire de courts articles, sans obligation d’encenser la marque, en l’échange de cadeaux et soirées VIP. Ce programme existe aussi dans de nombreux pays, mais sous différentes formes.

    Dans le cadre des jeux olympiques de Londres, cette marque a donc organisé un évènement international regroupant différents ambassadeurs du monde en entier avec à la clé : la promesse d’un voyage à Londres tous frais payés, pour vivre les jeux de l’intérieur.

    Pour choisir les heureux gagnants, elle organisa un concours. Le but était de promouvoir une fonctionnalité d’un de ses appareils via une ou plusieurs vidéos. Les critères de sélection étaient entre autre le nombre de vue et l’originalité du contenu.

    Ça me semblait accessible et j’étais assez enthousiaste de venir à Londres pendant les jeux olympiques, j’ai donc soumis deux vidéos.

    Le 30 mars dernier je reçois ceci :

    HOLLY SHIT I WON !

    Et quelques mois plus tard, me voilà en route pour Londres, avec aucune autre info qu’un numéro de vol, l’adresse d’un hôtel et quelques informations sur la répartition des ambassadeurs.

    Déjà, une petite appréhension s’installe. Nous sommes splittés en 4 groupes. Le mien est un peu différent, moins mixés que les autres. Voici sa composition :

  • 4 chinois (2 ambassadeurs + 2 invités)
  • une thaïlandaise
  • une française (moi-même)
  • Forcément, je crains des problèmes de communication et un isolement. Cette inquiétude, je la trouve maintenant tellement ridicule par rapport à ce qui suit…

    Deuxième jour, le briefing

    Sur place, on nous informe finalement que nous aurons des missions (passionnantes) à effectuer. Jugez plutôt :

  • Balancer le maximum de contenus mettant en avant la marque sur Twitter, Facebook, et tous les réseaux sociaux possible
  • Aller dans chacun des shops éphémères de la marque, pour recueillir des impressions des visiteurs sur les produits
  • Se faire prendre en photo devant des affichages publicitaires de la marque
  • Chaque soir un rapport avec des questions comme « qu’avez vous fait aujourd’hui, que ferez-vous demain ? » devra être rendu avant 23h et les interviews des visiteurs des shops devront être envoyés à la fin du séjour.

    Intéressant d’ailleurs ce rapport à rendre à 23h. Etant donné que nous partions manger tous ensemble le soir vers 18h30-19h, et que nous revenions à l’hôtel à 21h-22h30, ça nous coince dans notre chambre d’hôtel pendant une petite demi-heure. L’envie de sortir alors que le boulot reprend tôt le matin n’est pas folle. Pas de fiesta donc avec les ambassadeurs. D’ailleurs, l’alcool n’est pas autorisé aux restaurants. Ce qui ne m’a pas empêché de commander du vin à tous les repas… Je suis française, merde ;)

    Intéressant aussi car si finalement nous nous décidions à sortir, nous avions la surprise de croiser le staff de l’agence à l’entrée. Ils ne quittent pas les lieux tant que tous les rapports n’ont pas été envoyés. J’imagine que ce flicage, c’est pour notre sécurité. Faut-il alors préciser que nous n’avons plus 15 ans ?

    Troisième jour, le travail commence

    Et l’ennui s’installe déjà. Les missions ne sont pas passionnantes, je ne sais pas quoi envoyer de franchement sexy sur mon compte Facebook et Twitter pour parler de l’évènement sans ennuyer mes amis. Je suis aux JO, mais où sont les JO ?

    Il m’apparaît aussi qu’on va devoir de se coltiner des encadrants sur tous les déplacements. Ils ne nous lâchent pas d’une semelle, et nous demandent de rester toujours ensemble, pour des raisons de sécurité.

    Je ne suis peut-être pas la plus à plaindre : d’autres « gagnants » se retrouvent enfermés dans un centre commercial à faire des démos produits pour un salaire, pardon un « dédommagement » de 25£ par jour.

    Je réalise aussi que les invités des deux ambassadeurs chinois sont assez embarrassés d’être là. On leur avait surement promis un voyage offert. Mais ils sont traités exactement comme les autres, doivent rendre un rapport séparé tous les soirs, et participer à toutes les activités.

    Je vois une des invités pleurer dans la rue en silence, mais avec de vraies chaudes larmes qui ruissellent sur ses joues…

    Quatrième jour, premières confrontations

    L’agence décide de nous rajouter une nouvelle mission en plus des autres. Réaliser 3 vidéos mettant en valeur des fonctionnalités d’un des produits de la marque.

    3 vidéos… en quoi, deux ou trois heures ? Nous n’avons même pas pensé à équiper nos PC de logiciel de montage. Cette mission qui aurait pu être intéressante, ne l’a pas été par manque de préparation. J’ai travaillé 1h à la réalisation d’une des vidéos, mais l’accompagnatrice a jugé l’idée mauvaise, sans me donner une chance de lui prouver le contraire. On a perdu 1h sur le planning. Mais la tournée des shops éphémères a déjà recommencé… Et c’est parti pour nouvelle marche forcée.

    Sur un des shops, une coréenne prend ma caméra et me dit : « Maintenant je te filme, tu dis quelque chose pour tes amis, en français, et tu le mettras ce soir sur ton compte Youtube. » Euh… ouai ? Je dis quoi ? Ont-ils seulement idée de l’accueil que va réserver mes amis à cette vidéo ? On l’enregistre dans un brouhaha ambiant qui fait que par chance elle sera impropre à la diffusion.

    La privation de liberté est telle que je commence à vraiment avoir du mal à voir le bon côté des choses, qui existe pourtant. Les jeunes ambassadeurs sont adorables, et malgré une grande fatigue, tout le monde semble faire un effort pour garder le sourire et profiter au maximum de sa présence à Londres.

    Cinquième jour, des reproches injustifiées.

    Mes cernes commencent à descendre au milieu des joues. Je dors vraiment mal. Bref, on nous renvoie dans un de ces shops que l’on connait déjà et où il n’y a rien à faire après avoir collecté les quelques goodies disponibles, toujours sous la houlette des encadrants.

    A la pause de midi, on nous annonce deux heures de break. Wow, deux heures, tout seul ! A ce niveau, c’est le nirvana. On nous précise cependant que l’on doit manger le plus vite possible pour nous concentrer ensuite sur le partage de contenu sur les réseaux sociaux. Ma thaïlandaise en profite pour faire 20 minutes de shopping, histoire de pouvoir ramener un petit quelque chose à ses amis.

    La pause est terminée et je perçois que quelque chose ne tourne pas rond avec la big boss du staff. Elle commence à réprimander ma petite protégée en lui disant que ce n’est pas le moment de faire du shopping. That’s serious business! Puis finalement, elle se tourne vers moi et essaye de froncer ses sourcils au maximum de ses capacités : « You did nothing !, You did nothing ! » commence-t-elle à répéter en boucle. J’avais pourtant, 10 minutes plus tôt, partagé sur Facebook une photo bien racoleuse. Moi-même, en train de faire du tea-potting, devant une publicité géante de la marque.

    En lui montrant la photo, elle finit par se taire, et ne s’excusera jamais. En fait elle ne m’avait tout simplement pas rajouté dans ses amis Facebook.

    Vraisemblablement vexée elle me demande alors d’aller sur le shop de la marque et de dire un truc en anglais devant les caméras, pour promouvoir le shop. Je ne sais pas quoi dire… je n’ai rien préparé car je n’étais pas au courant du projet. Performance forcément décevante.

    Mais il ne faut pas trainer car la mission du jour ne fait que commencer. Nous devons faire des séries de photos de groupes sur au moins 5 OOH (publicités en extérieur). Grâce à la motivation du groupe et ma propre envie de nous bouger un peu les miches pour boucler ça le plus vite possible, nous arrivons à en faire 7. Le gars de l’agence nous annonce la bonne nouvelle, c’est bon vous êtes libre ! Oui enfin il est 17h30, merci de nous donner notre soirée. C’est trop, je n’en demandais pas tant…

    Sixième jour, la goutte de vin qui fait lâcher mes nerfs

    On devait visiter Londres, mais ils ont annulé l’activité à cause de la météo, car hier, il pleuvait. Ah. Mais il pleut toujours un peu à Londres non ? Du coup on nous enferme deux heures au Museum of London, un musée un peu ringard auquel on a vite fait le tour.

    Mes amis chinois tirent la gueule. Pas de visite, pas de shopping, on s’assoit dans le musée et les langues se délient. Tout le monde critique la marque avec ses mots, parfois durs, souvent maladroits, méconnaissance de la langue oblige. Parmi eux, un ne peut plus s’arrêter de parler, on sent qu’il en a gros.

    Ce soir au restau – un très bon temple de la junk food conseillé par un ambassadeur influent – je me lâche, je bois un peu trop, mais on est loin de la murge. La soirée « s’éternise » et c’est à 22h30 que nous revenons à l’hôtel.

    A ce moment-là, je craque. Je décide arbitrairement de sortir pour profiter de ma dernière nuit à Londres tout en n’ayant pas fait mon rapport. Sauf que… ils m’attendent tous dans le lobby. Ils m’interpellent et je réponds que je n’ai pas l’intention d’écrire ce document. Je joue la provocation : « dites-moi simplement ce que je dois écrire pour que cela vous arrange. Je peux être malade, ou bourrée. Ou bien affirmez je suis une mauvaise ambassadrice qui ne respecte pas les règles. Partagez vos préférences et je rédige un e-mail. »

    La personne avec qui je parlemente laisse tomber. Je m’éclipse. Mais j’aperçois alors que deux autres me suivent dans la rue. Eux, ils ne veulent pas lâcher l’affaire. Le ton monte vraiment haut et j’accepte alors de retourner dans la chambre écrire ce foutu rapport.

    En redescendant j’aperçois qu’ils sont toujours plantés là. Ils me disent : « Tu n’as pas reçu le message ? Tu dois envoyer tes 5 interviews de passants, maintenant ». Je pête un cable. « Quoi ! Vous pensez vraiment que je vais remonter pour ce truc ! » Et je me casse.

    Dans la rue je croise 3 autres ambassadeurs et je commence à raconter, un peu flippée, ce qui m’arrive. Et là que vois-je ? Une des coréennes, la plus spéciale de la bande, me suit à nouveau dans la rue. Alors je m’éclipse en trottinant, façon chat des rues. J’attends 1h avant de rentrer à l’hôtel. Je me sens seule, très fatiguée, et j’ai un peu peur de devoir rester dehors. Mais au bout d’une heure, à court de batterie, je décide de rentrer à l’hotel. Ouf, tout le monde est parti du lobby. De toute façon la soirée est foutue et je suis complètement dégoutée du séjour. Je rentre le lendemain.

    Conclusion

    Des jeux olympiques, nous aurons vu 2 matchs. Le deuxième jour, une semi-finale de tennis de table dans un stade en banlieue et le sixième, des éliminatoires de Volley-ball à Earls Court. Nous n’avons pas eu la chance d’approcher le stade olympique, ni de participer à quelconques autres manifestations festives en rapport aux JO. J’ai bien sûr eu aucune occasion de regarder la télévision. Le reste du temps, nous avons travaillé pour la marque, avec un encadrement permanent, oppressant, et une seule soirée de libre.

    Le point évidemment le plus gênant fût la sensation surréaliste d’être prisonnière de quelque chose. J’ai également ressenti de l’indifférence voir du mépris à mon égard. Dans leurs yeux, je n’étais une enfant de 30 ans, dans un camp de travail aux activités futiles, et qui le dernier jour (et seulement le dernier), n’a pas respecté toutes les règles.

    De plus, j’ai eu l’impression de faire mon maximum pour poster les meilleures photos possibles sur les réseaux sociaux les premiers jours, et de faire de vrais efforts pour m’occuper de mon groupe, alors qu’au départ bien sûr, je n’avais pas conscience que j’allais devoir travailler 8h par jour pendant 3 jours, et je n’ai pas signé de contrat de travail. J’imaginais un rôle de simple reporter relatant l’expérience sur les réseaux sociaux à ma façon, comme nous y avions été habitué.

    En chemin, tout le monde a oublié l’essentiel. Nous étions au cœur d’un évènement exceptionnel. Il y avait tant à faire pour vivre cela au mieux, tout en travaillant intelligemment pour la marque. Des ateliers de créations de vidéos, des rencontres avec des membres du staff olympiques pour réaliser des interviews par exemple. En somme, participer à cette ferveur, tout en produisant du contenu de qualité.

    [Edit 11/08/2012] J’insiste un peu plus sur le fait que la filiale française n’a rien à voir là dedans. Précision: le siège et l’agence de communication coréenne ne les ont pas mis au jus. Ils nous ont contacté « en direct ». Je me doutais du rôle de reporter que j’allais avoir, sans avoir l’information, mais pas de l’encadrement, des tâches supplémentaires, des horaires, des marches forcées et de l’esprit général.

    Mobile World Congress 2012

    Du 27 février au 1 mars 2012 se déroulait la énième édition du Mobile World Congress, un salon professionnel dédié à la mobilité. Pour nous, c’est surtout l’occasion de croiser des gens qu’on connait, sympathiser avec de nouvelles, palper l’ambiance, les tendances, et tenter de comprendre un peu mieux comment tout cet écosystème fonctionne.

    Quelle est la différence entre un français.

    Notre catalan préféré chez qui nous avons séjourné commence par nous dire… « Vous savez comment on reconnait les français sur le salon ? Ils ne portent pas de cravate. » Remarque tout à fait exacte, et pour ma part, je me suis retrouvée, à moitié par nonchalance et par provocation, de rouge toute vêtue, du début jusqu’à la fin du salon.

    Il faut dire que ça chauffait dehors, tous les jours des manifestations… des chauffeurs de taxi, puis des bus, et enfin des étudiants. La Plaça d’Espanya en face de la Fira Barcelona, là où se déroule le congrès, en a vue de toutes les couleurs.

    L’histoire d’un salon piraté pour devenir le royaume du loot

    N’ayant pas été à l’édition 2011 du salon, le plus flagrant était à quelque point Google a réussi à transformer ce salon traditionnellement sérieux en une grande foire d’échange de pin’s. Etant parfaitement geek et ayant un lourd passé de collectionneuse, ce fut assez dur pour moi de rester digne, et après avoir résisté une journée entière sans rien looter, j’ai fini par squatter une heure le stand de smoothies et d’ice cream sandwich Android. J’avoue même avoir pris une poignée de pin’s, par faiblesse.

    La république populaire de Chine, camarade

    L’autre surprise c’est la montée toujours plus impressionnante des constructeurs chinois, et en particulier du géant Huawei. Mettez un Samsung Galaxy Nexus et un Huawei Ascend D Quad côte à côte. Le résultant est sans appel, le Huawei fait plus classe. Reste à voir si en pratique il tient la route.

    Android Everywhere

    L’autre fait c’est qu’Android n’a pas laissé de chance à ses compétiteurs, il s’est infiltré partout. La présence est visuelle, avec des centaines de bugdroid plus ou moins réussis qui se baladent sur le salon, et moins virtuelle que les dernières années puisqu’il m’a semblé voir autant d’Android phones que d’iPhone entre les mains de nos adeptes du costume-cravate.